Terminus radieux / Antoine Volodine


couv Terminus radieux

Lire  Volodine n’est jamais complètement anodin et pas non plus d’une simplicité folle, et pour cause : pour le lire il faut accepter de laisser derrière soi un certain nombre de choses. Il n’est plus avec  lui question de fiction, de non fiction, de fantastique  ou de réel, il est question de bien plus , à savoir le génie.  Depuis 30 ans et une très longue liste de romans, sous les pseudonymes d’Antoine Volodine, d’Eli Kronauer ou encore de Manuela Draeger, l’auteur s’est créé un univers. Un style aussi, qu’il définit lui-même de « post-exotisme » – vaste terme pour une infinité de mondes différents dans lesquels il inscrit ses histoires et son écriture .

Mais dans ses romans, et particulièrement dans Terminus radieux, dont il est question ici, et bien plus encore que le style en lui-même, c’est l’ambiance, l’espace-temps inventé par Volodine, ses personnages aussi, qui en font toute la particularité.

Chez Volodine tout est toujours étrange, onirique, sur un fil entre réalité et fantastique. C’est dans la taïga et la steppe que le roman s’installe pour cette fois, et ne serait-ce que ce cadre, paysage fantasmé et on ne peut plus énigmatique , suffit à créer une ambiance, un cadre qui vous emporte, et vous emporte très loin. Il réussit aussi le tour de force de rendre tous ses personnages plus fous, intrigants, attachants, brisés et émouvants les uns que les autres, du sorcier despotique Solovieï, à ses trois filles irréelles, en passant par l’immortelle Mémé Oudgoul ou bien encore Kronauer l’ex soldat, mi-vivant mi-mort, dont l’errance semble être un chemin vacillant vers des dernières heures incertaines.

La force inouïe de ce roman existe  par sa cohérence et le fait que tout en flirtant dans un entre-deux indéfini, tout se tient et tout se tient avec beauté de surcroît. Antoine Volodine nous emmène par delà les frontières, au delà de ce que vous connaissez, au delà même de ce que vous imaginez.

Et n’est ce pas là la preuve irréfutable que Terminus Radieux est  un grand roman ?

( Et si jamais vous vouliez faire découvrir Antoine Volodine à vos enfants, cousins, neuveu, ou que sais-je de moins de 11 ans, je vous conseille vivement les aventures de Bobby Potemkine et de Lila Nebraska dans  La nuit des mis bémols de Manuela Draeger ( Ecole des Loisirs )

Terminus Radieux – Antoine Volodine

Éditions du Seuil – 21 aout 2014

4 réponses à “Terminus radieux / Antoine Volodine

  1. J’aime Volodine mais il faut du temps pour le lire, le comprenne et l’apprécier. Celui-ci va être lu prochainement (j’espère).
    Je découvre votre blog et je le note !

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